Conçu en 1962 par l’architecte Charles Lacrosse, ce pavillon est appelé à l’époque de sa construction le "Palais de vitres". Il accueille dans le cadre du Festival des 5 saisons une programmation d’expositions temporaires conçues pour être vues, en permanence, de l’extérieur.
Adina Ionescu-Muscel – Forever chemicals
novembre 2023-février 2024
Vivant en Belgique, Adina Ionescu-Muscel est une artiste multidisciplinaire d’origine roumaine. À travers la photographie, la vidéo, l’installation…, elle s’intéresse à la mémoire, aux constructions identitaires et aux enjeux environnementaux.
En 2022, l’eau de pluie a été largement considérée comme impropre à la consommation en raison de la présence généralisée de niveaux dangereux de PFAS. Ces composés chimiques synthétiques sont souvent désignés sous le nom de « Forever chemicals”, faisant référence à la longue chaîne de carbone et de fluor qui les constitue, et qui résiste indéfiniment à la décomposition naturelle.
L’exposition interroge la manière dont nous, ainsi que notre environnement, sommes affectés par les substances que la pluie véhicule dans le cycle hydrologique. Les neurobiologistes Changizi et Weber ont émis l’hypothèse que l’apparition de rides sur les doigts des êtres humains en contact avec l’eau pourrait constituer une ancienne adaptation évolutive visant à améliorer la prise en main d’objets humides, une caractéristique développée il y a 10 millions d’années pour faire face aux conditions pluvieuses. L’eau révèle en nos corps l’image latente d’une histoire d’intimité que l’humain a entretenue au fil de l’évolution avec la pluie.
L’exposition Forever chemicals se compose de dispositifs donnant lieu à une forme de fabulation qui explore la relation entre le fluor et la fluorescence et ouvre la voie à la spéculation pour instruire le geste artistique: si la pluie renfermait un élément fluorescent qui n’apparaissait qu’à l’obscurité? Quelles nuances prendraient les nuages en ce cas? De quelles marques les nouvelles formes de pluie pourraient-elles consteller nos propres corps? Quels récits révèleraient la terre si on lui posait les bonnes questions?
Ludovic Mennesson
septembre 2020 -janvier 2021
Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux et de l’ERG (Bruxelles), Ludovic Mennesson (1985) développe une démarche artistique qui questionne l’architecture ainsi que l’appréhension de l’espace public. Ses œuvres se construisent toujours à partir du contexte d’exposition et de son ambiance, ou son histoire.
En réponse à l’architecture du Pavillon Fourmarier, l’artiste déploie une série de motifs d’oiseaux sur la façade vitrée du bâtiment. Habituellement utilisés pour empêcher les volatiles de percuter les habitations, ces motifs sont ici disposés de manière à former une composition dynamique qui dialogue avec le spectateur et les œuvres intérieures.
Les oiseaux de Nuée masquent le regard tout en « donnant à voir ».
Jean-Luc Petit
mai-juin 2019
L’espace, la matière, la structure, la réminiscence, la trace sont au cœur de l’œuvre plastique de Jean-Luc Petit. Son travail oscille entre la soustraction et l’ajout, l’effacement et le surgissement, dans le rapport présent au passé.
Le pavillon Fourmarier est aujourd’hui détourné de sa fonction initiale, l’abri d’une source d’eau chaude. Jean-Luc Petit enlève les couches rapportées au cours des années. Le lieu se révèle. L’essentiel apparait.
Les bruits, la profondeur, la chaleur, la vapeur, la condensation, le ruissellement, relient au passé.
Rien n’est ajouté … une colonne lumineuse, intimement liée au lieu, parait.
Un vide, carré et sombre, interpelle.
Parallèlement à son intervention, l’artiste interprète ces sujets par photographies et vidéo.
Ainsi, Jean-Luc Petit offre une représentation du bâtiment, cohérente et radicale. Il dépose un nouveau filtre, une atmosphère, une émotion sur l’intériorité du pavillon des années soixante.
Le travail est à découvrir de l'extérieur, jour et nuit.
du 9 mai au 2 juin 2019